Budget provincial 2020-2021 : Un surplus budgétaire pour le Nouveau-Brunswick, un déficit pour l’Acadie

Le deuxième budget du gouvernement conservateur de Blain Higgs présenté à Fredericton aujourd’hui reflète le manque de vision globale qu’il faut pour gouverner une province. Le ministre des Finances, Ernie Steeves, fier du redressement des finances du Nouveau-Brunswick en réduisant la dette et en dégageant des excédents, n’a pas présenté de plans qui pourraient réellement relancer l’économie des régions rurales, là où sont situées la majorité des communautés acadiennes.

« Le gouvernement Higgs met toujours les gens en opposition. Et on sait où l’argent va… dans le Sud ! », s’insurge monsieur Robert Melanson, président de la SANB. « Le ministre a parlé de la ville de Saint-Jean à quelques reprises, mais n’a parlé que d’une région du Nord pour dire qu’une somme sera allouée pour soutenir les 400 travailleurs qui ont perdu leur emploi à la fonderie de Belledune. Il y aura des fonds pour les aider à refaire un CV, mais ils les enverront où pour travailler ? », s’est indigné M. Melanson.  

Le peu de surplus injecté pour le bureau du Commissariat aux langues officielles de la province, la réduction des fonds consacrés au tourisme, une industrie importante pour les communautés francophones et acadiennes, et la diminution de presque un million de dollars au réseau des bibliothèques publiques n’augurent rien de bon pour nos communautés, selon Robert Melanson : « Couper dans des activités et des services qui sont au cœur de toutes les communautés m’indigne tout simplement. Et le peu d’argent ajouté à l’enveloppe pour le traitement de nos plaintes vis-à-vis les manquements à la Loi sur les langues officielles en dit long sur l’importance qu’accorde le gouvernement Higgs à notre contrat social entre francophones et anglophones ».

En ce qui concerne les langues officielles, il relève des élus de promouvoir ce contrat social et d’améliorer la cohabitation linguistique. Sur ce point, la SANB surveillera le gouvernement de près.  

« Il est louable de vouloir redresser les finances, mais gouverner une province ne se résume pas à un exercice comptable. L’endettement de la province descend, mais c’est à se demander si ce n’est pas fait sur le dos des communautés francophones et acadiennes », a conclu le président Melanson. 

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Nathalie Blaquière

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