Alcool NB et développement rural : Les PME d’ici doivent être au cœur du mandat d’ANBL

La semaine dernière, le président de l'Association des producteurs d'alcool artisanal du Nouveau-Brunswick et copropriétaire de la Distillerie Fils du Roy, Sébastien Roy, a lancé un cri de cœur à la population néo-brunswickoise, levant ainsi le voile sur certaines pratiques d’Alcool NB qui nuiraient, selon l’Association, à la compétitivité et à la capacité d’innovation des producteurs locaux et artisanaux de la province. Entre autres, l’homme d’affaires dénonce le manque de consultation, des limites de ventes trop élevées pour des producteurs de petites ou de moyennes tailles, ainsi que des temps d’approbation pour de nouveaux produits trop longs pour certains producteurs contraints par les saisons.

À la lumière des propos de monsieur Roy, la SANB se pose de sérieuses questions quant au mandat d’Alcool NB, notamment en ce qui concerne son rôle dans le développement de nos petites et moyennes entreprises et de nos régions rurales.

À titre de société de la Couronne néo-brunswickoise, Alcool NB détient un monopole provincial sur l'achat, l'importation, la distribution et la vente au détail de toutes les boissons alcoolisées. Bien que le régime public de vente d’alcool comporte son lot de bénéfices pour les contribuables, dont d’importantes recettes pour le financement de services sociaux, il est primordial que le monopole engendré par ce système représente un atout pour nos producteurs locaux, non pas une barrière. Notons ici qu'Alcool NB ne fait que suivre le mandat qui lui est conféré par le gouvernement provincial, et ce avec beaucoup de succès.

Toutefois, comme on se le fait souvent rappeler par les économistes et les politiciens lors de périodes électorales, les petites et moyennes entreprises représentent l’épine dorsale de notre économie. Ce faisant, la SANB se pose les questions suivantes : quel serait l’impact si le gouvernement provincial ajoutait au mandat d’Alcool NB une importante mission de développement et de mise en valeur de nos producteurs locaux, le tout dans une optique de développement économique de nos régions rurales et urbaines ? Alors que le modèle chez Alcool NB vise actuellement la maximisation des profits à court terme, quel serait l’impact sur nos régions, nos producteurs et l’assiette fiscale de la province si la société de la Couronne visait plutôt le développement à long terme de nos capacités de production à l’échelle provincial, tout en offrant aux consommateurs une liste intéressante de produits importés ?

« Comme bon nombre de Néo-Brunswickois, je suis très fier de nos producteurs locaux, qui ne cessent de remporter des prix à l’échelle nationale et internationale, » affirme Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB.

« En ce qui concerne Alcool NB, le cri de cœur de Monsieur Roy souligne pour moi un certain manque de vision de la part du gouvernement provincial sur l’important rôle que pourraient jouer les PME dans la relance économique de notre province, surtout dans nos régions rurales. Plutôt que de mettre des bâtons dans les roues de nos producteurs, le gouvernement ne devrait-il pas faire tout dans son pouvoir pour promouvoir l’épanouissement de nos PME par l’entremise d’Alcool NB ? » a conclu le président Doucet.

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