Propos disgracieux sur l’utilisation du français à l’Assemblée législative : La SANB demande aux élus francophones de ne s’exprimer qu’en français

Plus tôt aujourd’hui à Fredericton, lors d’un échange à l’Assemblée législative sur de récentes éclosions de la COVID-19 dans les hôpitaux, le premier ministre Blaine Higgs a accusé le chef de l’opposition, M. Roger Melanson, d’utiliser le fait de parler en français au sein l’Assemblée comme une tactique pour « changer le récit » (switch to French to change the narrative en anglais).  

Alors que le fait de pouvoir s’exprimer dans la langue officielle de son choix soulève d’un droit fondamental essentiel au bon fonctionnement de notre démocratie, la SANB ne peut faire autre que de voir ces commentaires disgracieux comme une atteinte directe non seulement au respect et à la dignité de M. Melanson, mais de la population acadienne et francophone de la province entière.  

C’est pour cette raison que la SANB lance le défi aux élu.e.s francophones et bilingue de l’Assemblée, de toute formation politique, de s’exprimer uniquement en français jusqu’à la fin de la session législative en cours.  

« J’ai de la difficulté à croire que nous en sommes réellement rendus là, mais à titre de président de la SANB, je dénonce dans les termes les plus forts possible les propos de M. Higgs, » affirme Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB.  

« Comment se peut-il que le premier ministre de la seule province officiellement bilingue ose insinuer que le fait que M. Melanson s’exprime dans sa langue maternelle, une langue officielle du gouvernement, au sein de l’Assemblée législative soulève d’une tactique discursive malhonnête ? » renchéri le président Doucet.  

« M. Higgs méprise-t-il à ce point ceux et celles qui sont différents de lui qu’il est incapable de concevoir que le fait d’utiliser sa langue maternelle au sein de la législature soit une question fondamentale d’égalité et de respect ? Méprise-t-il à ce point notre bilinguisme institutionnel qu’il conçoit l’anglais comme la seule langue de fonctionnement légitime à l’Assemblée législative ? Soyons très clairs : les propos de M. Higgs sont carrément indignes d’un premier ministre, surtout celui de la seule province officiellement bilingue du pays, » ajoute le président Doucet.  

« C’est pour cette raison que je lance le défi à l’ensemble des députés francophones et bilingues de l’Assemblée législative de s’exprimer exclusivement en français jusqu’à la fin de l’actuelle session parlementaire, pour démontrer à M. Higgs que les francophones ne se contenteront jamais d’être considérés comme des citoyens de deuxième classe dans leur propre Assemblée législative et dans leur province » a conclu le président Doucet.  

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