La SANB dévoile ses priorités pour les élections fédérales
Alors que la campagne électorale fédérale bat son plein, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) tient à identifier et à mettre de l’avant les priorités de la communauté acadienne et francophone de la province dans le cadre des élections en cours.
Bien que les enjeux touchant l’Acadie du Nouveau-Brunswick soient nombreux et multifacettes, l’organisme tient à souligner deux champs d’action prioritaires, soit la modernisation de la Loi sur les langues officielles (LLO) fédérale et sa mise en œuvre, et l’immigration francophone.
La SANB priorise la modernisation de la Loi sur les langues officielles (LLO) dans les 100 premiers jours du mandat du prochain gouvernement :
Lors de la dissolution du Parlement, l’ensemble des principaux partis politiques du pays s’entendaient pour dire que cette loi se devait d’être révisée dans les plus brefs délais. Alors qu’un projet de loi à cet effet est mort au feuilleton en raison du déclenchement des élections, la SANB tient à réitérer l’aspect primordial de ce dossier pour les Acadien.nes et francophones de la province. D’ailleurs, depuis le début du processus de consultation parlementaire et sénatorial sur cet enjeu, la SANB priorise les revendications suivantes :
- La LLO doit enfin reconnaître la spécificité linguistique du Nouveau-Brunswick ;
- La mise en œuvre de la LLO doit relever du Conseil du Trésor ;
- La LLO doit habiliter l’Acadie et les communautés de langue officielle en situation minoritaire à participer à sa mise en œuvre ;
- La LLO doit encadrer les transferts fédéraux vers les provinces et territoires.
« En ce qui concerne cette priorité, nous pensons que les chefs de partis devraient sérieusement réfléchir à la tenue d’une réunion fédérale-provinciale avec l’ensemble des premiers ministres des provinces et des territoires afin d’assurer que ce nouveau régime linguistique pancanadien soit arrimé à la modernisation de la LLO et de sa mise en œuvre, » précise Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB.
« Il est essentiel pour le gouvernement d’élaborer un Plan d’action pour la mise en œuvre de la LLO modernisée servant à arrimer la Loi avec le Plan d’action des langues officielles, notamment en ce qui concerne le financement des institutions postsecondaires et culturelles, » poursuit le président Doucet.
La SANB priorise l’acquisition d’une plus grande autonomie provinciale pour le Nouveau-Brunswick en ce qui a trait à la gestion de son système d’immigration, à l’instar de la province du Québec :
La proportion d’immigrants francophones qui s’établissent au Nouveau-Brunswick ne reflète pas le paysage démolinguistique de la province. Année après année, cette proportion est inférieure au poids démographique de la population d’expression française de la province. Or, l’immigration est le facteur le plus important dans la croissance démographique de la population canadienne. Entre 2017 et 2018, 80 % de l’accroissement de la population canadienne était dû à l’immigration . Selon les analyses de Statistique Canada , cette tendance de l’importance de l’accroissement migratoire ne s’estompera pas au courant des prochaines décennies.
Sans surprise, les données du recensement de 2016 , tout comme celles des recensements précédents, illustrent une décroissance du poids démographique de la population d’expression française au Nouveau-Brunswick. En plus du déséquilibre en matière d’immigration, la population d’expression française fait face à des défis en ce qui concerne l’assimilation linguistique et la mobilité interprovinciale en plus d’une propension des immigrants allophones à choisir d’apprendre l’anglais plutôt que le français.
« Sans un revirement de situation, la décroissance démographique de la population d’expression française au Nouveau-Brunswick, en proportion, est appelée à se poursuivre, ce qui met en péril la pérennité même des communautés à long terme, » affirme le président Doucet. « Toutefois, parmi l’ensemble des facteurs qui influencent le poids démographique d’une communauté, l’immigration est celui sur lequel le gouvernement a la plus grande influence pour changer le cours des choses ».
La situation actuelle fait aussi en sorte que la population d’expression française du Nouveau-Brunswick ne bénéficie pas au même titre que la population d’expression anglaise des retombées économiques positives de l’immigration, notamment à cause de l’incapacité du gouvernement d’atteindre ses cibles en matière d’immigration francophone. Alors que la province fait face à d’importants défis financiers, l’immigration revêt une importance singulière pour le développement économique des régions.
« Pour ma part, il est évident que l’avenir de l’Acadie passera d’abord et avant tout par sa diversité et sa capacité d’évoluer et de trouver des solutions innovantes à nos défis collectifs, » poursuit le président Doucet.
« Sur ce point, l’acquisition d’une plus grande autonomie provinciale pour le Nouveau-Brunswick en ce qui concerne la gestion de son système d’immigration sera déterminante pour permettre à l’Acadie et la francophonie du Nouveau-Brunswick de s’épanouir et de confronter ses défis démographiques et économiques, et ce au bénéfice de l’ensemble de l’économie et de la société néo-brunswickoise, » termine le président Doucet.
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