L'Acadie défend son avenir lors d’une comparution au Sénat : La Société Radio-Canada est essentielle
Ottawa, le 27 novembre 2024 - La Société Nationale de l’Acadie (SNA), en tant que représentante officielle du peuple acadien ainsi que ses membres, la Fédération acadienne de Nouvelle-Écosse (FANE), la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL), la Société acadienne et francophone de l’Île-du-Prince-Édouard (SAFILE) et la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), a présenté au Comité sénatorial permanent des transports et des communications son étude sur les services locaux fournis par CBC/Radio-Canada ce mercredi à Ottawa.
La francophonie canadienne n'a pas encore pleinement sa place à Radio-Canada, un constat qui motive l'Acadie à revendiquer une représentation plus affirmée dans le paysage médiatique au sein des programmes de notre diffuseur public national, afin de garantir son avenir et sa visibilité.
Forte de sa culture unique, de ses institutions, de sa vitalité et de sa reconnaissance sur la scène nationale et internationale, l’Acadie incarne des valeurs d’accueil et d’ouverture. Pour continuer à prospérer, elle a besoin que la Société Radio-Canada s’adapte à ses réalités et lui accorde une place plus importante dans sa programmation nationale.
« Le temps est venu, maintenant plus que jamais que Radio-Canada réalise ce mandat qui est le sien, soit de cimenter toutes les communautés au pays et de contribuer au partage d’une conscience et d’une identité nationale. Cela doit passer par un décloisonnement et des approches inégales qui reconnaissent les réalités diverses de la Francophonie canadienne et acadienne », de dire Martin Théberge, président de la SNA.
Le mémoire déposé aujourd’hui démontre entre autres la faible présence de la francophonie acadienne et canadienne, constat qui se répète depuis des décennies. La SNA et ses membres tiennent surtout à démontrer leur attachement à la Société Radio-Canada et combien son rôle est crucial pour la vitalité et l’épanouissement de la langue française et de sa culture.
Les actions à entreprendre pour permettre à la communauté acadienne et francophone d’être entendue et de faire partie des débats et des enjeux sur la scène nationale nécessitent un changement de cap majeur:
- Diffusion, à l’antenne nationale de Radio-Canada, des spectacles emblématiques pour les communautés de la francophonie canadienne, à l’instar du spectacle de la fête de l’Acadie, le 15 août, à une heure de grande écoute.
- Décentralisation accrue des équipes dans les régions acadiennes et francophones, afin d’assurer une couverture équitable et cohérente.
- Un téléjournal spécifique à l'Atlantique pour la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador, distinct de celui de Moncton.
- À Terre-Neuve-et-Labrador, rectifier l'absence de la radio de Radio-Canada pour les communautés francophones de Corner Brook et d'Happy Valley-Goose Bay, et le fait que l’île de Terre-Neuve soit couverte par les stations de Moncton et Halifax alors que ceux du Labrador sont desservis depuis le Québec est un frein à la cohésion de la communauté francophone provinciale, et une atteinte à la pleine citoyenneté des franco-labradoriens.
- La création d’un deuxième centre de production national francophone en dehors du Québec dédié à la production de nouvelles régionales, nationales, ainsi que de programmes d’information et d’émissions de variétés.
« Les services de Radio-Canada en Nouvelle-Écosse sont précieux pour la communauté, offrant une couverture locale de qualité et une riche programmation. Toutefois, il serait grandement apprécié d’avoir un Téléjournal dédié spécifiquement à l'Acadie de l’Atlantique, au-delà du Nouveau-Brunswick, afin de mieux refléter les réalités et les enjeux propres aux Acadiens et Acadiennes vivant en Nouvelle-Écosse », ajoute Denise Comeau-Desautels, présidente de la FANE.
« Radio-Canada est un média indispensable à la francophonie canadienne, mais pour que nos communautés s’y reconnaissent d’un bout à l’autre du pays, une décentralisation est nécessaire. Tout doit être fait pour que disparaissent les situations ou des provinces desservies par des rédactions différentes, ce qui nuit à la cohésion communautaire et à la pleine citoyenneté d’une partie de nos membres », souligne Tony Cornect de la FFTNL.
« L'avenir de Radio-Canada repose sur une décentralisation accrue vers les régions périphériques de Vancouver, Toronto et Montréal. Dans cette vision, Radio-Canada Acadie joue un rôle essentiel, en tant qu'outil précieux au service de notre communauté. Cet outil, déjà indispensable, mérite d'être considérablement renforcé et amplifié pour mieux répondre aux besoins et aspirations des Acadiens et Acadiennes », affirme Nicole Arseneau Sluyter, présidente de la SANB.
« Notre comparution devant le Comité sénatorial met en lumière le rôle vital de Radio-Canada dans la vitalité culturelle et linguistique de la francophonie canadienne, particulièrement à l’Île-du-Prince-Édouard. Nous insistons sur l’importance d’un service médiatique qui reflète les réalités locales tout en renforçant le sentiment d’appartenance à une francophonie nationale », d’ajouter Charles Duguay, président de la SAF’Île.
L’Acadie restera engagée à défendre sa culture, ses valeurs et le développement en français de sa communauté, en poursuivant sans relâche ses efforts pour une meilleure représentation au sein des institutions nationales et la préservation de ses acquis.
La Société Nationale de l’Acadie est une fédération à but non lucratif qui regroupe les quatre associations francophones, porte-parole des provinces de l’Atlantique, ainsi que les quatre associations jeunesse. La SNA compte également des membres affiliés en Atlantique, au Maine, au Québec, en France et en Louisiane. Son mandat est de représenter le peuple acadien sur les scènes atlantique, nationale et internationale.
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