Étude du CLO sur la cible en immigration francophone jamais atteinte : l’Acadie du N.-B. revendique la dualité en immigration
La Société de l’Acadie du Nouveau Brunswick (SANB) critique dans les termes les plus sévères possible le bilan du gouvernement fédéral en matière d’immigration francophone, tel qu’énoncé dans l’étude publiée aujourd’hui par le commissaire aux langues officielles, sur la cible fixée en 2003 pour l’immigration francophone.
Cette cible, qui prévoyait que 4,4 % des immigrants et immigrantes admises chaque année ailleurs qu’au Québec seraient d’expression française, n’a jamais été atteinte. Bien que cette cible ait été établie conjointement entre le gouvernement et les communautés francophones en situation minoritaire, celles-ci n’ont jamais consenti à des années de stagnation à moins de 2 % par année, avec un creux historique de 1,5 % en 2015. À cet égard, nous pouvons donc conclure que la francophonie canadienne vient de connaitre une « décennie perdue » en matière d’immigration francophone.
« La communauté acadienne et francophone du Nouveau-Brunswick fait depuis des années d’immenses efforts de lobbying auprès du gouvernement fédéral et provincial pour que le ministère de l’Immigration crée des programmes et politiques spécifiques aux réalités de l’immigration francophone, » affirme Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB. « Ces politiques doivent absolument respecter la spécificité du Nouveau-Brunswick, à titre de seule province officiellement bilingue au pays, » ajoute le président Doucet.
Statistique alarmante : si l’on considère les manques à gagner accumulés depuis 2008, année d’échéance prévue à l’origine pour l’atteinte de la cible, cela représente environ 75 839 résidents permanents d’expression française de plus qu’il aurait fallu admettre à l’extérieur du Québec au-delà des admissions réelles de 49 853.
Face au constat d’échec que dénote l’étude du commissaire aux langues officielles, la SANB exige :
- Que le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, l’honorable Sean Fraser, s’engage immédiatement à une augmentation substantielle des niveaux d’immigration francophone ailleurs qu’au Québec dès 2022 ;
- Sur le plan formel, que cela se traduise par la création d’un projet pilote fédéral-provincial afin de donner une plus grande autonomie à la nation acadienne en matière d’immigration francophone ;
- Que le gouvernement s’engage à développer des politiques en matière d’immigration francophone ayant comme premier objectif explicite le rétablissement du poids démographique des communautés francophones et acadiennes à ce qu’il était en 2001 et, à terme, la croissance de ce poids démographique. Au Nouveau-Brunswick, la province doit viser un taux d’immigration francophone représentant 50 % de sa cible totale, afin de respecter le principe de l’égalité réelle. En ce moment, la cible fixée de 4,4 % pour les francophones hors-Québec représente une cible assimilatrice dans le contexte néo-brunswickois ;
- Que cette politique donne aux communautés l’autonomie et les ressources nécessaires pour la promotion à l’étranger, le recrutement et la sélection d’immigrants et d’immigrantes francophones, ainsi que l’offre de services d’établissement par et pour les francophones partout au pays.
L’étude du commissaire aux langues officielles peut être consultée sur le site du Commissariat.
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