Sénat canadien : la SANB exige la nomination d’une personne du Nord du N.-B.
Petit-Rocher, mardi 6 juillet 2021. Lors de sa plus récente assemblée générale annuelle, les membres de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick ont voté en faveur d’une proposition exigeant meilleure représentation de la spécificité constitutionnelle de la province du Nouveau-Brunswick à la chambre haute du Parlement canadien. En effet, la Constitution canadienne garantit une représentation équitable des régions au Sénat. Cependant, force est de constater que les plus récentes nominations ont été faites au détriment du Nord de la seule province officiellement bilingue du Canada. La SANB s’inquiète et demande au gouvernement fédéral de mieux représenter l’équilibre régional du Nouveau-Brunswick lors de la prochaine nomination au Sénat.
La chambre haute est une institution prévue dans l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique, l’acte fondateur signé en 1867 pour donner naissance au Dominion du Canada. À l’article 147, il est stipulé que le Sénat doit maintenir une égalité dans la représentation des régions. Pour citer le site web du Sénat du Canada : « Les 105 sénateurs du Canada sont des personnes d’expérience, aux réalisations remarquables, que ce soit comme gens d’affaires, scientifiques, juges, enseignants, athlètes ou dirigeants communautaires. Ils mettent toute leur expertise à contribution pour s’assurer que le Parlement agit dans le meilleur intérêt des Canadiens. Les sénateurs proviennent de milieux ethniques, socioéconomiques et culturels diversifiés. Grâce à la sagesse que leur procure leur expérience personnelle, ils font entendre le point de vue des minorités au Parlement. »
La SANB croit qu’en ce sens, il est primordial de respecter l’équilibre linguistique et géographique du Nouveau-Brunswick dans le processus de sélection. Le Sénat représente un rouage important dans l’édification de notre pays et a permis aux Acadiennes et aux Acadiens, depuis la fin du 19e siècle, d’y être représenté.es, d’y faire entendre leur voix et d’y inscrire leur spécificité de manière éclatante. Qu’on pense à Pascal Poirier, à Calixte Savoie et à Roméo LeBlanc (pour ne nommer que trois figures importantes au 20e siècle), les sénatrices et sénateurs acadien.nes ont joué et continuent de jouer un rôle crucial dans la société canadienne. Leur impact est majeur autant à Ottawa qu’au Nouveau-Brunswick. C’est aussi la raison pour laquelle l’équilibre Nord-Sud dans la représentation effective des régions acadiennes et néobrunswickoises est aussi important.
« En tant que président de la SANB, asserte Alexandre Cédric Doucet, je crois profondément dans nos institutions canadiennes et j’ai le plus grand respect pour nos élu.es. C’est pourquoi je m’engage, au nom des membres que je représente et qui m’en ont donné le mandat, d’exiger le respect de la spécificité constitutionnelle, linguistique et géographique de notre province lors des prochaines nominations de sénatrices et sénateurs acadien.es. J’invite le gouvernement et plus particulièrement le premier ministre Justin Trudeau à consulter activement la communauté acadienne que je représente lors de toute nomination future au Sénat, pour refléter la spécificité de la province en vertu de la Loi reconnaissant l'égalité des deux communautés linguistiques officielles au Nouveau-Brunswick (dite Loi 88), laquelle est enchâssée dans la Charte canadienne des droits et libertés (Article 16.1). »
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