Politique de travail dans la fonction publique
Politique de travail dans la fonction publique
Des gains à pas de tortue selon la SANB
La nouvelle politique révisée du gouvernement provincial en matière de langue de travail dans la fonction publique, qui est entrée en vigueur hier, est un pas dans la bonne direction, mais le président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, Jean-Marie Nadeau, estime que le gouvernement ne va pas assez loin.
Pour le président de la SANB, le gouvernement provincial aurait dû profiter de la révision pour introduire dans la Loi sur les langues officielles le droit des fonctionnaires de travailler dans leur langue.
« Ce droit est reconnu dans les politiques, mais non dans la loi. Or, on sait que les lois ont beaucoup plus de mordant que les politiques. Par ailleurs, le gouvernement libéral de Shawn Graham aurait pu réintroduire le profil linguistique de tous les ministères, aboli par son prédécesseur Frank McKenna, au début des années 1990 ».
« Le profil linguistique nous donnait le vrai tableau dans chaque ministère de l’engagement du gouvernement provincial à respecter le statut d’égalité des deux communautés de langue officielle, c’est-à-dire de connaître le nombre de fonctionnaires capables d’offrir un service en français et en anglais. C’est bien beau d’avoir des lois, des grands principes et des politiques, mais encore faut-il qu’ils soient appliqués sur le terrain, c’est-à-dire dans tous les ministères », a expliqué d’entrée de jeu M. Nadeau.
L’organisme porte-parole de la société civile acadienne croit qu’il faut changer la culture au sein du gouvernement dans son ensemble, mais également dans chaque ministère.
« Je suis d’accord avec le commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Michel Carrier, qu’un changement de 180 degrés doit tout d’abord se faire dans les plus hauts échelons de la fonction publique. Les sous-ministres doivent donner l’exemple, ce qui, malheureusement, n’est pas toujours le cas. C’est bien beau qu’un fonctionnaire puisse dorénavant recevoir une évaluation de son travail dans la langue de son choix, mais est-ce que cela va changer de façon importante l’environnement dans lequel il exerce son travail», a ajouté M. Nadeau.
Mais la situation n’est pas toute noire selon le président de la SANB. « Je conviens que nous progressons, mais à pas de tortue. Il y a eu de l’amélioration au fil des ans, mais c’est encore trop lent et nous sommes encore loin d’une fonction publique qui respecte le libellé de la Loi sur les langues officielles de la province », conclut M. Nadeau.